Ca y est on a récupéré notre nounours ! Valentin était parti en vacances à la montagne pour 6 jours, à Saint Lary, avec l'Alepa, une association locale formidable qui organise des loisirs et des séjours pour les enfants autistes. L'alepa fonctionne avec deux jeunes adultes permanents + leur dynamique présidente bénévole et des étudiants tous bénévoles. C'est une aubaine d'avoir une telle association dans notre département et je suis admirative que des étudiants occupent leur temps libre pour organiser des loisirs pour nos enfants et se former aux techniques d'accompagnement des enfants autistes. Ils le font avec beaucoup d'enthousiasme, d'implication et de coeur. Chapeau bas car la tâche n'est pas facile du tout et demande de l'énergie, de la patience et beaucoup de psychologie.
Ce séjour était spécifique car les jeunes, petits et ado, étaient tous des jeunes autistes de haut niveau à savoir des jeunes qui parlent et sont scolarisés.
Donc notre Valentin était parti lundi et je suis allée le chercher à Poitiers en fin de journée avec sa petite soeur. Rose était très excitée de retrouver son frère.
8 jeunes faisaient partie du séjour + 5 adultes pour encadrer. Au programme : jeux dans la neige, promenade en raquette, ski, piscine, cinéma, parc de loisirs, jeux de société, soirée raclette et pour finir vendredi soir une soirée BOUM, musique et danses.
Pas toujours facile d'encadrer un groupe de 8 jeunes autistes avec des profils et des personnalités si différentes. Mais les étudiants de l'Alepa n'en sont pas à leur premier séjour. Ils savent faire face à toutes les situations avec philosophie et beaucoup de patience et connaissent tous les rouages de l'organisation si spécifique d'un séjour avec des jeunes autistes où l'improvisation n'est pas de mise.
Pour les parents d'enfants neurotypiques les vacances c'est une détente mais quand on est parent d'un enfant autiste, aucune journée n'est une détente. Alors ces séjours sont l'occasion pour tous de souffler, pour les parents, pour les frères et soeurs et pour le jeune qui part en séjour. Il apprend l'autonomie et doit prendre sur lui pour vivre en collectivité pendant une petite semaine.
Lors de ces séjours, les jeunes autistes sont entres eux et encadrés par une équipe qui les comprend. Ils ne subissent pas le stress des temps de classe où ils sont plongés dans un univers "hostile" où rien n'est organisé en fonction de leur handicap où leurs camarades ont du mal à comprendre et accepter leurs bizarreries et leurs maladresses. Là personne ne les juge et je pense que ca doit les rassurer de se retrouver entres jeunes qui fonctionnent un peu sur le même mode. Quoique... les autistes sont maladroits socialement (c'est l'essence même de leur handicap) et peuvent se lancer dans des critiques très sérieuses et argumentées d'un de leur camarade de voyage sans vouloir faire mal et sans se rendre compte qu'ils le blesse. Ce qui génère chez le jeune visé, des crises, des colères et des problèmes de comportement.
Bravo encore aux jeunes encadrants qui assurent avec succès dans ces moments critiques.
8 jours de collectivité, nos jeunes sont rentrés contents mais fatigués et heureux de retrouver leur petit univers familial.
Au retour dans sa chambre, Valentin n'était pas content car nous n'avions pas enlevé la frise "Winnie l'ourson qui décore le tour de sa chambre depuis des années et nous avions promis de le faire en son absence. La frise est encore là.... manque de temps....Ce qui nous a valu des reproches "tu avais promis et tu n'as pas tenu ta promesse, tu as menti !"
Demain je retire la frise... et pour rattraper le coup, au diner j'ai préparé un repas spécial Garfield.... on a mangé des lasagnes !
Pour vous faire une idée du contenu du séjour, voici le journal de bord de la semaine
